Du paraître au même

Quand les masques craquera... Benin .

https://www.youtube.com/watch?v=f9GhT5jV890

Quand nos masques craquera !

Noël s'approche, en douce cette année comme un voleur du sac à main d'une vieille confinée dans un mouroir. Il vient du pas traînant des symboles usés par tant de marchandises dont le clinquant cette années brillera de toute la morbidité des diktats en cours d’élaboration.

- De toute façon Jésus n'est pas né le 25 Décembre !!!

Clament les ahuris qui ne se rendent même plus compte qu'en affirmant cela et du fin fond de leur athéisme de pacotille ils reconnaissent l'existence de celui au nom duquel les temps passés ont bâtit tant de merveilles et qu'eux visitent en déballant leurs sciences architecturales en riant doucement de celles et ceux qui éprouvent le besoin de l'aimer. Au moins comme celui dont la parole résonne encore, une parole de paix et de fraternité. Une parole de révolte face aux marchands, une parole qui ne mâche pas ses mots face à la suffisance des docteurs de la loi.

Une parole dont à présent nous savons que nous ne pouvons plus la soutenir, tant de lâchetés ordinaires nous ayant installés, droit dans nos bottes, à demi enfouis dans le fumier face à la mangeoire. Et le regard bas face aux haies de matraques.

Noël ! Noël ! Clamait-on dans les temps anciens. Cris de paix au plus profond des nuits glacées, temps où les enfants retenaient malgré les misères ordinaires l'attention des plus grands, où leur regard se portait sur les faibles équipages de l'enfance, où malgré les dissensions l'assemblée se faisait. On allait chercher le sapin et dans la salle à manger c'était lui qui disait ce que nous étions, pour un peu, un tout petit peu de temps, des innocents aux mains pleines de cet amour qui imposait la trêve aux disputes et aux constellations mauvaises de vaisselles brisées. On en bavait faut dire ! Nos vieux nous menaient  la vie dure mais là, à Noël ! On fabriquait des crèches improbables dans des boites à chaussures. Les anges s'habillaient de papier alu. On peinait à faire tenir debout l'âne et le bœuf dans la paille qu'on avait fauché dans l'étable de la ferme Charby. Il nous fallait le plus beau, alors faute de gros sous on se l'imaginait en plantant au milieu du décors, qui un indien au galop, qui un poupon suçant son pouce, qui une petite bagnole limée par les courses folles sur le trottoir. On était pas peu fiers de tous ces riens mis ensemble au nom de la frêle lumière de nos enfances volontaires.

Mais de quoi tu voulais causer là, au juste ?

Eh ! c'est que je n'en sais rien ! De tout ça, de tous ces murs, ces vitrines entre nous et nous. Du paraître que nous ne sommes pas, du même que nous n'avons jamais été et dont je souhaite que nous n'ayons jamais à l'être.

De ce Noël sûrement, de ces choses qui sont des rendez-vous pour lesquels j'espère nous aurons encore le goût d'arriver les mains pleines de l'innocence des révoltés.

Noël ! Noël !