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Ephémérides

Aller, Creusant le sillage.

8 Novembre 2020 , Rédigé par Stéphane Lionel André Publié dans #2020, covid 19, #Alexandra Henriot-Caude, #Ami entends-tu..., #Attentats, décapitations, assassins, #Biden VS Trump, #Bonjour chez vous !, #Christiane Bernadette Dufour, #Complotisme, #Couvre-feux, #Dominique Pagani, #Ephémères, #Faire-Part de deuil, #ETC...Etc...Etc..., #Louis-Ferdinand Céline, Lucien combelle, Robert le Vigan, #Mouloud Akkouche, #Jean Giono

J'allais de là en au delà. Comme en une cour enceinte de hauts murs j'allais.

Creusant le sillage de conquêtes faites par d'autres, toujours ourlant de bonne volonté les accrocs de l'histoire, j'allais.

Pas un hallier à flancs de forêts qui ne m’aie vu trébucher, pas un craquement de branches mal fagotées qui ne m'ait vu pieds et chevilles liés de ronces, pas un millimètre de peau sans cicatrices.

J'abattais sans qu'ils ne m'aient convié des arbres lourds de secrets. J'avais pour la violence des hommes un certain mépris et pour la complainte des femmes des lubies de fils prodigue.

J'allais là où les frontières ignorent les volontés humaines, là où, la nuit, on entend parfois débouler une pierre parmi les pierres. Là où jurent les égarés, là d'où naissent les réprouvés, les godillots lacés de nerfs à vif j'allais parmi les tailles et la folie des parois d'où se lançaient les aigles vers des proies manifestées par l'appétit enrégimenté des tueurs.

J'avais du vent plein les roses et du sable fuyant les pages des livres que je n'avais pas écrit. Des livres qu'au demeurant personne n'aurait lu puisqu'il s'agissait depuis peu de faire de sa vie une œuvre d'art intégrée, à défaut d'être intègre. En un semis de caractères orthographiés à la va comme je te pousse sous le train, sur de petits écrans, réceptacles de satisfecit plein de vaines gratitudes.

Likons-nous les uns les autres !

Ô livres, chefs-d’œuvre pour qui l'on saignait les futaies sans haine pour la grandeur. Amours fous de mes années de liesses nocturnes, quand tout dormait après les pesanteurs du jour vous dérouliez pour moi l'apaisante clarté de ces foules qui ne vivaient et ne mouraient que par la plume et la rature. De ces héroïnes aimées jusqu'à ce qu'un autre jour se lève, de ces héros gauches et bien intentionnés qui bataillaient jusqu'à ce que je corne la page et que le sommeil enfin daigne me refermer pour quelques heures. Tout enivré de joies et de peines quand la phrase achevait en moi le désir d'en découdre avec les camisoles. Tout pour une phrase aussi bien faite que la femme qui passe en ombre, là, entre mes doigts et le clavier. 

 

J'allais par le travers d'un nulle part, creusant dans l'évidence du vide une géographie de terres conquises pour un baiser. Le baiser d'une pierre qui déboule du ciel au travers des frondes où les forêts s'embrasent au moindre souffle de l'amour adoré. J'allais en hâlant au long des rivières mon faix de vie cabossée mais si pleine qu'aucune plainte dans les plaines ne pouvait chagrinée.

J'allais de pleins en déliés, aimé du verbe, quoi que mal ponctué. Tenant parole par le licol et courant la gueuse poétique quand le désir me pressais de boucler mes valises et d'aller voir ailleurs si vous n'y étiez pas. Vous n'y étiez que rarement alors j'allais à nouveau, creusant dans le sillage des étoiles muettes un sillon de semences parlées.

 

(Cette élucubration vagabonde est toute dédiée à Mademoiselle Marie-Christine Vaillant)

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