Réaction

Cette année les mômes de la cité ne sont pas passés pour la moisson de bonbecs. Toc toc toc ! des bonbons ou un sort ! J'avais pourtant, pour une fois, acheté un paquet de ce sucre multicolore et acide qu'ils consomment en pare-feux à l'angoisse qui se lit dans leurs regards. Angoisse enfantine qui leur fait imaginer toutes les conneries à faire quand ils se croient hors de portée du courroux dépassé de leurs parents usés jusqu'à la corde par le temps atomique du noyau stérile de leur amour.

C'est Novembre et il fait au grand jour une chaleur à faire crever les terres insomniaques.

Plus le cercle est petit (ce que vous nommez pompeusement "votre réseau")

Plus les pensées sont étriquées.

Plus la Réaction sera violente.

Est-ce en ça que nous voulons vivre ? En ces cercles où l'on tourne comme en des accélérateurs de particules domestiques ? Peut-être pas mais ce sont bien nos pensées étriquées d'épicentres de séismes minuscules qui nous conduisent à avancer au milieu d'un champ de mines dévasté et dévastateur.

On se promet des crises d'une violence inouïe, ce qui nous évite de regarder en face cette crise qui nous met à genoux, dans les choux, à la place du cœur un petit tas de cailloux, sous les regard torves de hiboux qui amassent nos bijoux. A Noël donc, pas de joujoux !

Nous nous disons des je t'aime comme dans la main tordue de la cloche on pose une petite pièce. Je ne t'endure plus mais si tu savais comme je t'aime ! 

Plus le cercle est petit, tout confiné en son centre, plus l'onde est souterraine, moins nous sommes responsables des assassins qui nous gouvernent.

Et voilà que le jour se lève, tout renfrogné de brumes muettes.

Tout contourné d'un soleil vengeur, voila que le jour se lève.